Qui est le maître ? Qui est l’esclave ? Pour ceux dont les mots sont une raison de vivre la réponse n’est pas évidente. Satisfaisant à une demande de Jean-Michel Ribes pour nourrir un spectacle au théâtre du Rond-Point, Bernard Pivot (Oui, mais quelle est la question ?, NB décembre 2012) se met dans la peau d’un écrivain imaginaire. Rythmant son propos par de courtes saynètes, il pétrit avec légèreté cette pâte substantielle : tour à tour personnifiés, élevés, rabaissés, les mots dévoilent des caractéristiques méconnues. Pour les gens de lettres, l’exigence impose de ne pas tomber dans le lieu commun, au risque d’être ampoulé. Si l’orthographe repose sur des règles dont la cohérence douteuse mériterait d’être modifiée, la féminisation peut générer certaines équivoques. Quant à installer une bibliothèque dans une chambre, cela revient à côtoyer des personnages pas toujours reluisants… Un ouvrage bon enfant, avec de belles trouvailles, qui finit sur une pirouette. (D.D. et E.L.)
Au secours ! Les mots m’ont mangé
PIVOT Bernard