En pĂ©dalant Ă toute allure, oreilles au vent, sur son petit vĂ©lo, derriĂšre papa et maman, il se demande sâil la connaĂźt ou sâil lâa oubliĂ©e⊠la maman de la maman de son papa. Ă question importante, rĂ©ponse urgente : le jeune lapin, tout excitĂ©, va rendre visite Ă Bonnemaman avec papa. Une journĂ©e extraordinaire : chocolat chaud, tĂ©lĂ© Ă gogo tandis que la trĂšs vieille dame âquâil est venu voir- dort dans son fauteuil !  Le rĂ©cit de cette rencontre dit avec une grande simplicitĂ© quelque chose dâessentiel sur le lien intergĂ©nĂ©rationnel : la trĂšs grande vieillesse dont les adultes voudraient Ă©loigner les enfants ne les effarouche pas. Leur curiositĂ©, trĂšs saine, est sans rĂ©serve et le jeune hĂ©ros retient de cette journĂ©e banale ce quâelle lui apporte de plaisir inhabituel. De mĂȘme lâannonce de la mort de la vieille dame – dans lâordre des choses – le laisse serein. Ni tabou, ni sentimentalisme de commande. Ăvidemment le choix des personnages, une famille Lapin, introduit une distance, Ă©vite lâidentification. Mais on est surtout sensible au graphisme expressif de lâauteur qui fait entrer dans lâintimitĂ© de ses personnages, Ă lâhumour involontaire des rĂ©parties du plus jeune et Ă la tendresse qui enveloppe cette histoire souriante. (C.B.)
La maman de la maman de mon papa
DORĂMUS GaĂ«tan