Dans les annĂ©es trente, en banlieue parisienne, un foyer accueille des enfants allemands dont les parents, juifs ou communistes, ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s ou exilĂ©s par la police hitlĂ©rienne. Les pensionnaires ont entre deux et seize ans, et les plus grands ne tardent pas Ă sâorganiser en un « collectif » : ils dĂ©libĂšrent, Ă©crivent un journal, nâhĂ©sitent pas Ă sâĂ©riger en tribunal (pour punir un vol de chocolat) et Ă faire grĂšve, reproduisant ce quâils ont entendu dans leurs familles.  Ce livre, Ă©crit en 1934 pour un concours proposĂ© par un journal, nâavait jamais Ă©tĂ© Ă©ditĂ© et, selon lâauteur, nâa pas Ă©tĂ© « peaufinĂ© » ; il sâinspire de son expĂ©rience dans un foyer semblable. Ă cette Ă©poque Arthur Koestler Ă©tait encore communiste. On sait que sa carriĂšre a subi de nombreux revirements et que le roman qui le fit connaĂźtre, Le ZĂ©ro et lâInfini, publiĂ© en 1940, dĂ©nonçait les exactions du rĂ©gime stalinien. Il dĂ©veloppe ici la philosophie et la pĂ©dagogie marxiste, crĂ©ant avec les enfants une satire des comitĂ©s prolĂ©tariens du rĂ©gime soviĂ©tique. La longue postface Ă©claire un peu la dĂ©marche de lâauteur dans ce roman intĂ©ressant, dâune actualitĂ© un peu oubliĂ©e. (E.L. et N.C.D.)
Les tribulations du camarade Lepiaf
KOESTLER Arthur