Le Condor

HOLMÇșS Stig

William Openshaw avait deux passions : observer les oiseaux et Ă©crire des poĂšmes. Il a aussi commis de nombreux braquages de banques, avec d’autres Ă©tudiants gauchistes, convaincus de faire oeuvre de justice en attaquant les fondements du capitalisme. ArrĂȘtĂ© lors d’un dernier coup, il a purgĂ© des annĂ©es de prison. Depuis, il a beaucoup voyagĂ© – ou plutĂŽt errĂ© – et se retrouve Ă  Lisbonne, oĂč il cĂŽtoie les plus pauvres, hĂ©bergĂ© dans une maison dĂ©labrĂ©e par une femme qui survit difficilement avec quatre enfants. Il boit Ă  outrance, se souvient de son passĂ©, de son enfance maltraitĂ©e par des parents alcooliques, de son grand amour pour Monica…  Ce texte lyrique et passionnĂ© sur la nature, l’amour, l’idĂ©al anarchiste Ă©galitaire, prend la forme d’un roman policier oĂč le suspense du danger inhĂ©rent aux braquages vient soutenir une dĂ©construction dĂ©libĂ©rĂ©e et dĂ©concertante. Les nombreux passages poĂ©tiques, Ă©clairĂ©s de thĂšmes rĂ©currents liĂ©s Ă  son enfance, alternent avec les dĂ©lires Ă©thyliques et la fiĂšvre de l’adrĂ©naline dans la traque policiĂšre. La construction complexe, artificielle, dĂ©routante, insiste sur la duretĂ© des rapports humains, la part de mal de chacun, et une existence dĂ©labrĂ©e. Une Ă©criture fiĂ©vreuse pour un roman noir diffĂ©rent et surprenant. (M.Bi. et M.-C.A.)