Juillet 1984. Michel part au secours de son pĂšre, soixante-dix ans, en prison Ă Abidjan. Celui-ci est accusĂ© dâavoir dĂ©tournĂ© des milliards lorsquâil mettait en place une rĂ©forme du logement des expatriĂ©s et fonctionnaires pour le compte du prĂ©sident HouphouĂ«t-Boigny. Ce pĂšre est un phĂ©nomĂšne : ouvrier juif autrichien avant-guerre, militant socialiste emprisonnĂ© Ă vingt ans, il sâenfuit de Vienne Ă ski aprĂšs l’Anschluss, prend le maquis, devient ingĂ©nieur en France, quitte tout pour la CĂŽte dâIvoire oĂč il est promu conseiller technique au plus haut niveau de lâĂtatâŠÂ  Michel Field (Le soldeur, NB juin 2014), agrĂ©gĂ© de philosophie, homme de tĂ©lĂ©vision, relate un Ă©pisode marquant de sa jeunesse. Il a trente ans, redĂ©couvre lâAfrique, sa beautĂ©, sa sensualitĂ©, ses femmes et parcourt les surprenants mĂ©andres du systĂšme politique. Il admire lâĂ©nergie et lâinventivitĂ© de son pĂšre devenu illico le bras droit du directeur de la prison mais bouc Ă©missaire dâun rĂ©gime en fin de rĂšgne. Il relate avec une ironie amusĂ©e son entrevue avec le PrĂ©sident, « le Vieux ». Ce court rĂ©cit, facile Ă lire, portĂ© par un style alerte, fait vivre rĂ©ellement avec lâauteur son aventure ivoirienne pleine de chaleur et dâimprĂ©vu. (V.A. et M.W.)
Le vieux Blanc d’Abidjan dans sa prison de Yopougon
FIELD Michel