À couteaux tirés (Lady Killer ; 1)

Tailleur bleu ciel, une mise en pli impeccable, une jeune femme avec une mallette de représentante à la main, pénètre chez une femme qui vit apparemment seule pour tenter de lui vendre des produits de beauté Avon. Soudain la situation dérape, et la prétendue vendeuse assassine sauvagement sa future cliente à coup de couteaux de cuisine. Quelques heures plus tard, voilà notre exécutrice, mère au foyer en train de préparer des petits plats pour son mari qui rentre du travail tout en surveillant ses deux filles, parfaite image de la bonne mère de famille.  Voilà un comics dont l’originalité repose sur une idée simple, faire d’une femme au foyer typique des années 50 une tueuse à gage au sang froid. Et le sang ne manque pas dans cette histoire stylisée et ultraviolente mais dont les péripéties, une fois passé le choc initial sont, somme toute, très classiques. Aucun des personnages n’est véritablement approfondi au delà de sa caricature. Le dessin participe de l’ambiance très années cinquante dont il plagie et travestit des publicités iconiques dans certaines  des planches de meurtres. Plaisant et curieux, cet album se laisse lire sans pour autant susciter une folle adhésion en raison de la superficialité qui se dégage de ses pages. (A.R. et E.B.)