Chez moi

Quand l’herbe est toujours plus verte dans le pré d’à côté, il faut partir !  Du petit village de pêcheurs, qui l’a vu naître, il s’envole, devenu grand. D’abord vers la ville voisine. Ensuite Paris, puis de plus grandes, de plus surprenantes métropoles. On le trouve plus tard, lassé de la magie urbaine et de ses foules, sur des îlots paradisiaques. Où prendra fin cette fringale d’ailleurs ? Le héros a-t-il simplement l’humeur voyageuse ou une âme d’artiste ? Sa boussole guide nos pas vers les sites urbains élégants que dessine Sébastien Mourrain, sensible au détail qui fait le charme d’un toit ou d’une perspective. À chaque étape, le plaisir change de couleur : aux îles, les palmiers et les hamacs, des images d’Épinal, aux tons pastel, avec, toujours, une pointe d’humour comme un clin d’oeil en direction du lecteur. Car cet insatiable voyageur est en quête d’enracinement autant que de dépaysement : « plein d’usage et raison », il jette l’ancre, après son tour du monde, dans le bleu paradis de son enfance. La boucle serait-elle bouclée sur une certitude ? Plus de rêves d’ailleurs ? Pas sûr! La fin de l’album est malicieusement ouverte … (C.B.)