Vivre près des tilleuls

Esther Montandon a mis près de dix ans à concevoir un enfant et, lorsque Louise est née, « elle a découvert l’amour ». Une petite fille adorable, volontaire, qui voulait une poupée noire et pas une autre. Précoce, rieuse, sociable, un vrai bonheur. Et puis un accident, à trois ans : elle est morte. Sa mère, écrivain, raconte l’indicible souffrance des jours et des mois qui ont suivi. Les lettres qu’elle ne pouvait pas ouvrir, les mots qui la blessaient, les lieux qu’elle ne supporte plus, tout était douleur. Quelques voyages n’ont rien effacé, le temps, peut-être, apportera la sérénité.  La particularité de ce premier roman vient du mystérieux auteur, L’AJAR. Il s’agit d’un ouvrage écrit dans la « tranquillité d’une nuit de grillons et de rhum » par dix-huit écrivains de l’Association de Jeunes Auteur-e-s Romandes et Romands. Ces Suisses ont travaillé avec le plus grand sérieux, enthousiasmés à l’idée d’entreprendre une création en groupe. Ils ont aussi bousculé les frontières entre le vécu et l’imaginaire en une expérience littéraire assez réussie dont ils dévoilent le secret dans les dernières pages. Quant à leur histoire, sans être très originale, elle est émouvante, bien écrite et se lit facilement. (V.M. et A.Be.)