« Zakar Lerov était un type bien ». Ecrivain talentueux et reconnu, sa verve s’essouffle. Son ami et éditeur, Ari Cyfor, lui propose de faire croire à son décès, de l’héberger le temps de retrouver l’inspiration, et de l’abriter le temps de sa « mort ». Mais Ari brise le contrat et offre à Zakar un aller simple pour Bethléem, une fois le roman achevé. Une nouvelle vie s’offre à l’auteur, une vie sur l’arête de la falaise, imbibée d’alcool et de débauches. Dans une Terre sainte déchirée, il va devenir Bahr, tenancier de maison close et se perdre définitivement. Justine Bo (Des griffures invisibles, NB décembre 2014) signe une troisième étude des âmes en souffrance sans pour autant convaincre. Son style est parfois lourd, pédant, et malgré quelques jolies trouvailles, elle laisse indifférent à toute compassion vis-à-vis de ce personnage mou et veule. Tout au long de ce roman échevelé, le héros traîne son ennui et celui du lecteur dans ce mal-être qui conduit au suicide moral sans passer à l’acte. Quelques métaphores tentent de donner un peu de poésie au texte mais la bassesse dans laquelle son héros se complait ne permet pas d’y croire. Décevant. (E.A. et B.T.)
Le type qui voulait arrêter de mourir
BO Justine