Avril 2015. Rome est paralysée par une grève sauvage des transports urbains et empuantie par les ordures brûlant au coin des rues. Le jubilé annoncé par le pape François devrait attirer des millions de pèlerins, mais Rome est au bord du chaos et les travaux du métro sont arrêtés. Le « Samouraï », dont l’autorité assurait la connivence pacifique des mafias pour les gros chantiers et les gros budgets publics, est en prison. Seule sa succession permettra de sortir de la crise ! Les appétits abondent : la mairie, les politiques, le Vatican, les organisations criminelles jouent leur partie dans une impitoyable compétition.
Giancarlo De Cataldo, magistrat romain, continue son feuilleton sur les dessous de la capitale italienne. Comme pour Suburra (NB janvier-février 2016), il s’est adjoint Carlo Bonini, journaliste d’investigation à la Repubblica. On peine au début à s’y retrouver parmi les multiples personnages désignés tantôt par leur patronyme, tantôt par leur prénom. Cet obstacle franchi, on apprécie un style vivant et des portraits parfois trop caricaturaux mais qui restent souvent pittoresques. Les auteurs reprennent leurs thèmes habituels : pratiques douteuses, compromissions, corruption dans toutes les composantes de la société romaine. Un roman si bien renseigné que l’on se prend parfois à lire un documentaire. (D.A. et A.-M.D..M.)