Ce vain combat que tu livres au monde

LAROUI Fouad

Ali, jeune Franco-Marocain, a fait de brillantes études d’ingénieur. Il a été embauché comme chef de projet dans une société d’informatique. Lorsque son entreprise décroche un gros contrat avec Dassault, toute son équipe part pour Toulouse sauf lui, à cause de son nom arabe. Commence alors la dégringolade : il quitte Malika, sa petite amie avec laquelle il venait de s’installer, et semble se radicaliser au contact de son cousin Brahim qui l’emmène dans une mosquée salafiste. Fouad Laroui (Les noces fabuleuses du Polonais, NB octobre 2015) aborde ici un sujet d’actualité : comment devient-on djihadiste ? Le roman est construit en allers-retours entre présent et passé ; on y croise Nasser et l’ayatollah Khomeyni, fiers d’appartenir à un monde arabe riche de découvertes et de conquêtes bien avant l’Europe, mais aussi Mac-Mahon, Balfour, Lawrence d’Arabie et bien d’autres. Si les jeunes connaissaient leur Histoire, seraient-ils moins enclins à écouter le chant des sirènes du djihad ? Le récit est émaillé de citations arabes et, même si le propos paraît parfois léger, le cheminement reste très réaliste et la chute terrifiante. (M.-F.C. et S.L.)