En juin 1953, alors que les époux Rosenberg vont être exécutés pour espionnage, W. Wien, bibliothécaire, est assassiné à Princeton. Il détiendrait une mystérieuse lettre. L’inspecteur Rumford, chargé de l’enquête, pense d’abord à un crime passionnel. Puis l’enquête s’oriente vers la politique et la science : les soupçons visent successivement d’illustres savants juifs et d’anciens nazis. le FBI s’en mêle. La lumière apparaîtra après de nouveaux meurtres et de nombreux rebondissements. Dans ce premier roman, Jérôme Legras, s’appuyant sur des faits historiques exacts, réussit le tour de force de mener de front une fiction policière et l’histoire de la physique nucléaire de la première moitié du XXe siècle. De courts chapitres, dissimulant toujours un indice pour la suite, rendent l’histoire passionnante au point que le lecteur se met en permanence dans la peau du policier. Des retours dans le passé et des excursions de l’autre côté de l’Atlantique donnent une dimension internationale à la progression de l’intrigue. L’auteur, polytechnicien, s’appuie sur de solides bases scientifiques, et son héros a un petit air de Tintin, naïf et inspiré. Même si le dénouement est long à se préciser, ce thriller original est une réussite. (L.D. et B.Bo.)
La conjuration de Göttingen
LEGRAS Jérôme