Cesare a soixante-dix-sept ans ; incommode mais à l’occasion facétieux, veuf depuis cinq ans, il entend profiter de la vie malgré la déchéance de l’âge. Dans l’immeuble où il habite à Naples vivent aussi Madame Vitagliano qui recueille tous les chats perdus du quartier, et Marino muré dans son appartement et dans ses peurs… Cesare entretient des rapports difficiles avec ses enfants : sa fille mariée et son fils homosexuel. Lorsque apparaît une nouvelle voisine, Emma, violentée par son mari, Cesare veut la défendre… Écrit à la première personne, le roman dresse un portrait décapant, plus vrai que nature, d’un vieillard qui considère qu’après avoir gâché la première partie de sa vie dans un travail inintéressant, avec une épouse qu’il n’aimait plus, il entend désormais jouir de sa liberté sans être ennuyé par quiconque. Volontiers farceur, il se fait passer tour à tour pour une personnalité militaire ou politique. Il refuse les conseils de ses enfants, fréquente une prostituée, mais sous cette carapace va se révéler un coeur d’or. Les scènes racontées sont souvent cocasses et le ton est à l’autodérision. Le roman se termine sur un hymne à la vie et au nécessaire combat pour le bonheur, en dépit des blessures et du naufrage de la vieillesse. (E.L. et M.M.)
La tentation d’être heureux
MARONE Lorenzo