Le grand incendie

BAUM Gilles, BARROUX

Pour effacer toute trace de ce qui s’est passĂ© avant lui dans son royaume, le sultan allume un immense autodafĂ© au pied de son palais. L’épaisse fumĂ©e, visible de loin, alerte un jeune garçon. ArrivĂ© au coeur de la ville, il attend que le feu soit Ă©teint, et pĂ©nĂštre dans l’immense tas de cendres au milieu duquel quelques feuilles, miraculeusement prĂ©servĂ©es, laissent encore deviner quelques mots. Le jeune garçon les reproduit avec un bout de charbon sur le mur du palais, bientĂŽt suivi par d’autres. Peu Ă  peu c’est toute une foule qui se rĂ©unit au pied du mur couvert de mots sortis des cendres
  Le propos emprunte le cadre d’un conte oriental pour donner une dimension universelle Ă  la dĂ©nonciation de toute dictature politique qui appuie son pouvoir sur la nĂ©gation de l’Histoire et l’interdiction de l’accĂšs au livre. Le traitement relativement naĂŻf de l’image permet de sensibiliser Ă  l’essentiel : le pouvoir des mots, le droit Ă  l’expression personnelle, l’union des hommes contre les absolutismes. Soutenu par Amnesty International, un livre militant qui parle de mĂ©moire collective et de libertĂ©. (M.T.)