Constantin Cavafy, futur grand poète d’Alexandrie, et son frère John visitent Paris en 1897. Guidés par un compatriote, ils découvrent les cafés à la mode, rencontrent des personnalités, assistent aux fêtes secrètes du Tout-Paris. Toujours un peu en retrait, Cavafy, peu sûr de lui, homosexuel, s’interroge sur la valeur de sa poésie, déchire ses écrits, recherche des soutiens chez les poètes reconnus, se perd dans Paris et repense à son enfance. À partir des textes de Marguerite Yourcenar – qui fit connaître Cavafy – et d’archives, l’auteur imagine le voyage intérieur du poète grec et décrit sa recherche esthétique. Le titre rend compte des « mouvements intérieurs de la conscience » qui sont le sujet d’étude privilégié de l’écrivain (Eva, NB mai 2015). Des conversations parfois creuses, des relations fraternelles complices ou hostiles, un soupçon de fantastique léger, des remarques ironiques émaillent le roman. Ersi Sotiropoulos, boursière de la fondation Cavafy, montre le côté insolite mais parfois sordide de ce Paris intellectuel et mondain de la fin du XIXe siècle. L’écriture élégante séduit davantage que la narration. (B.V. et A.Le.)
Ce qui reste de la nuit
SOTIROPOULOS Ersi