Sothik a 8 ans quand les Khmers Rouges s’installent dans son village et sèment la terreur. Propriétaires, et donc considérés comme bourgeois, ses parents s’adaptent à leur nouveau statut. Sothik a appris d’eux la débrouillardise, et son intelligence aiguisée le rend inventif face aux événements. Séparé de sa famille, il doit abandonner l’école, travaille dans les rizières, devient chasseur de rats et gardien de boeufs, jusqu’au départ des oppresseurs. Sothik remonte le flot de ses souvenirs d’enfant pour témoigner des massacres perpétrés par les Khmers Rouges entre 1975 et 1979. Il décrit les méthodes propres aux idéologies terroristes : propagande et lavage de cerveau, pensée unique et donc séparation des enfants et des parents, livres brûlés, argent aboli, religions interdites. Le Cambodge est transformé en un gigantesque camp de prisonniers où les exécutions sont quotidiennes. La cruauté des faits impressionne, la force de survie tout autant. Sothik a eu la chance de retrouver presque toute sa famille et de reprendre des études. Directeur du SIPAR au Cambodge, il oeuvre au développement de la lecture dans son pays. Marraine de l’association, Marie Desplechin l’a aidé à mettre en mots ses souvenirs, émaillés de croquis de Tian. (M.-C.D. et A.-M.R.)
Sothik
DESPLECHIN Marie, SOTHIC HOK