Les Palsou.

BOUCHARD André

Les Palsou glanent les fruits abĂźmĂ©s « au marchĂ© » pour nourrir les six bouches de la famille, et se servent dans les poubelles des supermarchĂ©s. Dans la zone oĂč ils vivent avec d’autres sans-abris, les adultes ont les yeux fatiguĂ©s, et sortent de leurs cartons habillĂ©s en pĂšres NoĂ«l pour aller travailler dans les grands magasins. Monsieur Nicolas, lui, toujours heureux, fait l’école aux enfants. Un jour, le pĂšre Palsou revient avec une marmite, et chacun se prend Ă  rĂȘver de festin quand cet ustensile magique transforme les Ă©pluchures de pomme de terre en plat dĂ©licieux
  Une histoire Ă  l’humour grinçant, bien dans la maniĂšre de Bouchard. DerriĂšre la peinture caricaturale, parfois mordante, du monde des sans-abris, se dĂ©gage un profond respect pour les plus dĂ©munis. Les faces grises, les poches sous les yeux ou les regards qui s’éclairent Ă  l’idĂ©e d’un bon repas servent une approche rĂ©aliste affinĂ©e, doublĂ©e d’un clin d’oeil au mythique PĂšre NoĂ«l. Des teintes vivent Ă©gaient par taches prĂ©cises ce Conte de NoĂ«l d’un drĂŽle de style sur fond de dessin au trait soulignant la grisaille sordide du dĂ©cor, aux allures thĂ©Ăątrales par endroits. Pour autant, la greffe du merveilleux dans le quotidien le plus sordide ne parvient pas Ă  emporter totalement l’adhĂ©sion. (M.T.)