New York, 42e rue. Leonid McGill, dĂ©tective noir, attend le car des libĂ©rĂ©s de prison. CondamnĂ©e pour tentative dâassassinat sur son petit ami, Zella Grisham aurait pu mieux sâen sortir si, Ă lâĂ©poque encore du cĂŽtĂ© des truands, McGill nâavait pas maquillĂ© des preuves pour lui faire endosser, en plus, le cambriolage du siĂšcle. Un passĂ© mafieux quâil regrettait et quâil allait sâemployer Ă rĂ©parer du mieux quâil le pouvait.
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 Loin des sempiternelles oppositions flics et voyous, Walter Mosley, Ă©crivain noir amĂ©ricain, aime Ă camper le milieu des truands, mafieux et hommes de main. Sâil reste toujours dans lâaction, il nâomet pas de dĂ©voiler la face privĂ©e de son personnage, bataillant entre un passĂ© trouble et un prĂ©sent chaotique. LâĂ©criture est fluide, le vocabulaire bien choisi. DĂ©jĂ mis en scĂšne dans En bout de course (NB dĂ©cembre 2012), le dĂ©tective joue sa partition avec un humour grinçant et une luciditĂ© froide. Il faut une grande maĂźtrise technique pour structurer un roman aux innombrables personnages sans jamais exclure le lecteur, mĂȘme si ce dernier se doit de rester attentif. Le dĂ©nouement nâa finalement que peu dâimportance, câest la matiĂšre humaine, pĂ©trie avec gĂ©nĂ©rositĂ© par Walter Mosley, qui lâemporte. (Maje et B.T.)