AprĂšs une terrible chute, Sylvain Tesson (Berezina, NB mai 2015) refuse la rĂ©Ă©ducation et parcourt seul, Ă pied, une diagonale qui le mĂšne, en soixante-seize jours, de Tende Ă la Hague. Son intention, outre le dĂ©fi quâil sâest lancĂ© car la souffrance est quotidienne â et lâalcool interdit, rude discipline ! â est de dĂ©couvrir la France rurale par « les chemins noirs », couleur dâun rĂ©seau ignorĂ© quasi invisible sur les prĂ©cieuses cartes de lâIGN. Ce sont aussi ses chemins intĂ©rieurs, oĂč il se retrouve, aprĂšs des annĂ©es dâexcĂšs⊠Lui qui refusait le passĂ©isme Ă©prouve maintenant une vraie nostalgie Ă parcourir campagnes dĂ©sertĂ©es, fermes en ruine, villages abandonnĂ©s⊠tout ce quâa tuĂ© la mondialisation. Quel plaisir cependant dây dormir Ă la belle Ă©toile ! Quelques redites peut-ĂȘtre, mais lâĂ©criture est sensible, riche, puissamment Ă©vocatrice et les rares dialogues sont savoureux. « Traquer les sentiers noirs, mon beau souci et mon grand jeu » dit-il. On lây suivrait avec plaisir⊠(M.-C.A. et C.-M.T.)
Sur les chemins noirs
TESSON Sylvain