Neuf épisodes majeurs jalonnent la longue avancée de la France en fille aînée de l’Église : le baptême de Clovis, le couronnement de Charlemagne, la quête de reliques de saint Louis, le pape en Avignon avec Philippe le Bel, la prise d’Orléans par Jeanne d’Arc, la Saint-Barthélemy, le voeu de Louis XIII, le Concordat… La séparation de l’Église et de l’État met fin à cette union privilégiée.
Défiant une historiographie contemporaine « qui ne raconte plus rien », persuadé que la foi catholique a été pendant quinze siècles le moteur de l’Histoire de France, l’historien Camille Pascal (Les derniers mondains, NB mai 2015) présente neuf tableaux minutieux, à la documentation recherchée. Tous sont moments cruciaux où la foi et l’Église ont infléchi le cours des événements. Le style surprend en pareille entreprise : savant et en même temps ironique, moqueur, juxtaposant les détails, les à-côtés truculents, triviaux ou grotesques aux subtiles arguties théologiques ou politiques. Ces contrastes animent un récit qui, le plus souvent, soutient avec verve le propos de l’auteur, remémorant quelques grandes heures de notre passé. (M.W. et B.T.)