Les forêts du Comté sont en danger, grignotées par la convoitise des promoteurs et des industriels. Bientôt la seule façon de revoir ce paysage familier sera de « fermer les yeux pour recomposer la carte postale de jadis ». Un groupe d’écologistes radicaux déguisés en arbres vient occuper le terrain pour s’opposer aux tronçonneuses et aux bulldozers ! Le shérif Ahmed s’efforce de calmer les esprits qui s’échauffent. La situation se corse quand on découvre le corps d’un chien affreusement mutilé, et bientôt le cadavre d’un homme tué d’une balle dans la tête pourrissant au fond des bois…
Les espaces naturels massacrés, la rudesse et la violence des moeurs, le shérif qui représente la loi et l’ordre : cela aurait pu ressembler à un western. Mais le souffle épique est absent. C’est un peu trop soigné, d’une écriture appliquée, trop bavarde. Xavier Gloubokii aime la nature et déplore dans ce premier roman tout ce qui peut détruire la beauté des paysages. On a du mal à suivre son propos qui alterne avec un style classique de roman noir, descriptions bucoliques et scènes d’horreur ou d’angoisse au fil d’une intrigue qui se perd dans d’étranges méandres. Dommage. (D.D. et D.A.)