Une femme rousse isolée dans une réunion mondaine, une SDF qui lui ressemble et refuse tout secours avant de disparaître… Ces incidents réveillent le souvenir d’une autre rousse, Marion, née en 1717 près du Faouët, chef d’une bande de détrousseurs de grands chemins. On part sur les traces de la « Chère Brigande ». Indomptable, rebelle au français, femme libre aux nombreuses amours, cette mère de trois jeunes enfants finira pendue, laissée sans sépulture. Michèle Lesbre (Chemins, NB mars 2015), désabusée, inconsolable d’un amour malheureux, laisse vagabonder sa pensée, mêlant à sa propre vie et à ses émotions anecdotes et souvenirs du lointain passé de son héroïne. À l’époque, la Bretagne était pauvre, le peuple surchargé d’impôts et de taxes, des révoltes éclataient. Aujourd’hui le constat est toujours aussi choquant : malgré l’instauration de la démocratie, la misère est encore bien présente, les puissants quand ils sont voleurs ou accapareurs restent intouchables, les émigrés sans ressources affluent. Ce petit livre, curieusement construit, n’incite pas à la réjouissance… (C.-M.M. et M.W.)
Chère brigande : lettre à Marion du Faouët
LESBRE Michèle