Plantée au milieu de l’autoroute, un pistolet pressé sur la tempe, Pandora, secondée par Georges – un laissé-pour-compte comme elle – menace de se tuer si les milliers d’automobilistes qu’elle bloque ne font pas la révolution. En ce début d’août la France vit au ralenti : autorités, responsables du tourisme, de la télévision, sont tous en vacances et leurs suppléants peinent à réagir. L’embouteillage grandit.
Sébastien Gendron, auteur de romans policiers (L’Homme à la voiture bleue, NB juillet-août 2014), ne fait pas dans la dentelle et laisse libre cours à son imagination débridée dans une histoire complètement déjantée. Cela commence par un jeu de massacre grandguignolesque dont les deux héros sortent indemnes mais pleins d’agressivité envers la société. Leur coup de force déchaîne un ballet de personnages à la Monty Python. Sur fond de tubes des années 1970 et 1980, diplômés en galère, pigistes exploités et prêts à tout, réseaux sociaux emballés, vacanciers moutonniers, responsables cyniques et égocentriques s’agitent vainement. Sous ce dézinguage généralisé et foutraque, perce une satire acide du monde actuel qui n’apporte pas vraiment de réponse. Drôle au début, la farce est un peu énorme et longuette ! (C.P et M.-N.P.)