La Disparition de la chasse

À la fin d’une partie de chasse, Jacky chute dans un ravin et meurt faute de secours. Jean-Pierre, devenu PDG s’enorgueillit d’être l’auteur de théories sur l’économie de marché qui sauvera la région sinistrée. Laurence, coach vieillissante sanglée dans son tailleur, oublie ses déceptions sentimentales en gérant les ressources humaines des autres. Dans ce microcosme, la brillante Audrey recrute son condisciple de fac, Thierry, pas pressé d’oeuvrer pour la mondialisation, mais impatient de séduire la belle.

  Musicien et musicologue, Christophe Levaux, écrit un premier roman rageur ; sombre vision d’une humanité dégénérée. Usant de la métaphore de la gare, symbole de monotonie, il introduit des personnages falots et, en écho au management d‘entreprise, précipite ses héros dans une spirale d’actions dérisoires. Le propos n’est pas nouveau et prend ici la forme d’un pamphlet libertaire. L’auteur manifeste un certain sens de la formule, non dénué d’humour ni d’outrances. Mais le manque de cohérence, l’absence de fil conducteur et la déconstruction stylistique rendent la lecture de ce drame absurde plus que difficile. (M.R. et M.S.-A.)