Elisabeth, sculpteur et artiste-peintre, coule des jours heureux dans son appartement de la place des Ternes entre son mari banquier et Ulysse, son garçonnet de six ans qu’elle confie souvent à la garde de Célestine sa « vieille fille au pair ». En mal d’inspiration, elle se passionne pour la vie de Lee Miller, femme libre, mannequin, photographe, muse des Surréalistes et compagne de Man Ray. Cette fascination vire à l’obsession et l’isole de sa famille et de ses amis jusqu’à la déraison. Dans ce nouvel ouvrage (Tandis que je me dénude, NB octobre 2015), Jessica Nelson analyse le conflit ressenti par les femmes entre création artistique et maternité. Le déchirement de l’héroïne est sensible et les trois parties du livre dépeignent efficacement son évolution mentale et sa chute. Son journal relatant sa grossesse difficile a peu d’intérêt. Les paragraphes brefs inscrits dans de courts chapitres hachent le récit. Les incises de la narratrice-auteur et de son éditrice créent une distance qui éloigne le lecteur du sujet principal. Les références littéraires ou cinématographiques sont à peine esquissées. La construction reste éclatée. (J.D. et M.S.-A.)
Debout sur mes paupières
NELSON Jessica L.