Se lever matin, marcher, repérer les flèches jaunes balisant l’itinéraire, chercher un gite, prendre un repas sommaire, laver ses chaussettes et se coucher tôt. Les étapes se ressemblent sur le chemin de Compostelle. Quelques rencontres, quelques mots échangés : « tu viens d’où ? », mais pas de véritable échange. On se reverra peut-être à l’étape, peut-être jamais. Quelle importance ? – À l’arrivée, on troque la feuille de route contre un diplôme, puis on repart. Certains poursuivent la route jusqu’au cap Finisterre pour voir le lever de soleil. La dernière image montre une porte s’ouvrant sur un paysage vide. Faisant se succéder des épisodes récurrents au fil des 186 pages d’un récit monotone, l’auteur semble vouloir montrer l’absurdité de sa démarche sans but et décidée sur un coup de tête. Dessinés d’un trait simple et sans aucun attrait, les personnages cynocéphales sont souvent représentés de profil. S’agit-il de montrer le caractère symbolique de ce chemin que tant de pèlerins ont parcouru au cours des siècles ? Le résultat en bien en deçà. Tout est plat dans cet album, le propos comme le dessin. (P.P. et A.R.)
Un Norvégien vers Compostelle
LUTES Jason