Un simple d’esprit, des joueurs d’échecs, des talmudistes, quelques portraits de chercheurs, d’auteurs, de philosophes, des primates, des héros littéraires emblématiques, de longues citations…Les moyens ne manquent pas pour illustrer l’idée qu’il y a des failles risibles dans l’intelligence et inversement des trésors cachés dans la supposée faiblesse d’esprit. L’habile légèreté avec laquelle le texte se joue de la question ne manque pas de charme et désamorce d’avance toute critique puisqu’il pose comme principe que la seule chose valable est de ne jamais se prendre au sérieux. Pourtant, ce nouvel essai de l’auteur (La puissance discrète du hasard, NB mai 2013) laisse un sentiment de déjà lu. La « déambulation » érudite et sautillante de l’écriture masque mal la négligence : le titre ne renvoie qu’imparfaitement à un contenu fourre-tout livré dans un incroyable désordre. L’ensemble dénote – à quelques brillantes exceptions près – une certaine désinvolture vis-à-vis du lecteur, que cette ironie lâchée sans contrôle oublie parfois. (A.Lec. et A.-M.D.)
Le génie de la bêtise
GROZDANOVITCH Denis