Victoire et Nicolas se rencontrent et s’aiment dans la liesse du triomphe des Bleus au Mondial de foot, le 12 juillet 1998. Elle est née le jour de l’élection de François Mitterrand, de parents soixante-huitards. Lui, fils unique de divorcés, est venu de Nantes faire ses études à Jussieu. Cinq ans plus tard le jeune ménage s’installe dans trente mètres carrés rue de la Glacière. La plongée dans la vie active, nécessaire et décevante, succède à la vie étudiante. Monotonie du quotidien, précarité matérielle : les obstacles au bonheur s’accumulent… Marjorie Philibert a l’âge des personnages de son premier roman. Son regard sur eux est à la fois tendre, critique, et cruel parfois : ils sont touchants de bonne volonté mais agaçants d’apathie, de manque d’ambition et de réactions. Ils sont de ceux qui ont cru à un idéal de fraternité sociale né à l’été 1998, mais vite éteint et jamais ranimé. L’enlisement du couple dans la banalité, l’ankylose des sentiments, l’emprise de l’ordinaire, la désillusion, la résignation, sont attendus mais exprimés avec finesse et esprit. Humour léger et écriture impeccable confèrent à ce roman générationnel son grain particulier et son charme. Une plume à suivre. (T.R. et B.Bo.)
Presque ensemble
PHILIBERT Marjorie