Un Chinois à Paris

Le commissaire Bloom, du 36 Quai des Orfèvres, est confronté à une série de meurtres mis en scène selon un rituel qui peut évoquer des confrontations entre triades chinoises. Sa hiérarchie veut lui retirer l’enquête. Son flair légendaire et ses intuitions géniales l’orientent vers d’anciens réseaux d’espionnage de l’ambassade de France à Pékin et vers une épineuse affaire de livraison de radars par la France à la Chine, avec commissions, rétro-commissions, compromissions. Il règle leur compte à des ripoux et risque sa vie.    Dans cette enquête à “clefs”, l’auteur (La Révolution française n’est pas terminée, NB novembre 2008) reprend deux affaires, l’une d’espionnage en 1960-80, l’autre, plus médiatisée et plus récente, à savoir l’affaire Clearstream/EADS. Il les mêle étroitement suivant les codes les plus familiers des romans policiers classiques. Grâce à sa connaissance de la culture de l’Opéra de Pékin et des développements de la politique et de la lutte contre la corruption du gouvernement chinois, il tente d’éclairer des relations diplomatiques feutrées ou violentes, plutôt obscures pour le commun des mortels. Si l’écriture et la forme sont conventionnelles, le fond s’avère percutant. (M.Bi. et A.-M.D.)