La ville sâĂ©veille. Une maman conduit sa petite fille Ă lâĂ©cole. CouchĂ© devant un cafĂ©, un SDF sort de la nuit. Il a froid, il a faim. Pour se rĂ©chauffer, il prend le bus mais incommode les usagers par son odeur. Il passe au centre dâaccueil pour un repas chaud et cherche le calme dans un parc. Seul, toujours seul. Une petite fille, soudain, lui tend un gĂąteauâŠÂ  Bonhomme fait partie des invisibles qui peuplent nos rues, qui nâont pas de nom. La vie est autour dâeux, la leur est vide, dĂ©sespĂ©rĂ©ment. Le dessin au crayon et les gris ombrĂ©s parlent de pauvretĂ© et de tristesse, tandis que les images renvoient au contraste entre le mouvement de la foule et lâimmobilitĂ© de lâhomme, entre les temps partagĂ©s Ă lâextĂ©rieur et sa solitude. Les regards, les rĂ©flexions qui humilient, la mise Ă lâĂ©cart, jusquâĂ ce geste de lâenfant qui offre et entre en contact : tout est vrai, sensible et respectueux. Un beau portrait dâhomme de la rue, Ă regarder entre adultes et enfants, ces enfants qui, en ville, sont souvent les plus proches et les plus concernĂ©s. (A.-M.R.)
Bonhomme
SARAH V., DUBOIS Claude K.