Le Jardin de Winter

Fils de luthier, Anton passe son enfance dans une demeure entourée d’un vaste et foisonnant jardin communautaire où s’affrontent l’amour et la souveraineté de la mort. Une vingtaine d’enfants y grandissent sous la protection des anciens. Contemplatif et solitaire, le garçon observe la nature, apprend de ses grands-parents l’élevage des volatiles ou la course des nuages. À l’âge adulte, il découvre la ville. Devenu éleveur d’oiseaux, il vit dans la plus âpre solitude. Alors qu’il s’éprend follement de Frederike et qu’il retrouve son frère Leander, la fin du monde est annoncée…    Première oeuvre traduite en français de l’Autrichienne Valerie Fritsch, ce court roman, atypique, frôle le fantastique et dégage une atmosphère à la fois surannée et mystérieuse. Le héros et les personnages qui l’entourent, vivants et disparus, semblent affectés d’un malaise persistant. L’imminence de l’apocalypse teinte les souvenirs d’un voile glauque. Intimiste, le récit se déroule avec lenteur, laissant filtrer des états d’âme assez justement saisis qui cachent un questionnement sur la disparition des êtres, la maternité, l’empreinte du passé. Parfois alourdie par un excès de vocabulaire, l’écriture serrée souffre d’un manque de fluidité. La construction, classique, reste l’élément solide que l’ouragan n’emportera pas. (P.H. et F.L.)