Harley a passé cinq ans à courir le pays avec son père, qui fuyait les démons qui le hantent depuis son retour d’Irak. Les voici à nouveau installés dans la maison natale, de retour à la normalité avec un boulot pour le vétéran et le lycée pour l’adolescente. Mais peut-on en finir avec les brûlures d’un passé aussi toxique ? Les ingrédients de la romance sont là, sur un campus américain protégé, à l’âge du choix de la prochaine université et du meilleur petit copain, mais les héros vont mal ! Harley sort d’une enfance chaotique dont elle verrouille jusqu’au souvenir ; elle brutalise quiconque veut l’aider, quiconque essaie de l’aimer : belle étude des fêlures d’une adolescente en souffrance. Elle va mal parce que son père va mal, parce que l’Amérique va mal et que la résilience a des ratés. La force du propos pâtit de la bienveillance systématique dont est crédité l’entourage auprès de ces deux écorchés . Néanmoins ce sujet de société est abordé avec des personnages énergiques et attachants jusque dans leurs dérives et servis par une écriture qui les rend crédibles. (C.B. et F.E.)
Ma mémoire est un couteau
ANDERSON Laurie Halse