Dans une petite ville de garnison, deux vétérans, amis d’enfance, se soutiennent depuis qu’ils sont rentrés d’Afghanistan. Richard et son épouse Nath ont une fille de dix-huit ans, Mona. Leur couple va mal. Richard fréquente des mafieux, est fragile, instable et facilement violent. Dan s’en sort mieux, bien que seul et insomniaque : il travaille dans un bowling, écoute et soutient ses amis qu’il considère comme sa famille. Mais lorsque Marlène, la soeur de Nath, débarque, tout se complique… Les traumatismes de la guerre sur ces deux hommes meurtris, les répercussions destructrices sur leur entourage sont les premiers moteurs de cette tragédie dont les prémices sont assez lentes, mais dont l’intensité s’accélère au fil des pages jusqu’à un dénouement terrible. C’est l’arrivée de la soeur qui perturbe le fragile équilibre de cette curieuse famille prise dans les filets de la fatalité. On retrouve le style habituel, un peu déroutant au début, de Philippe Djian (Dispersez-vous, ralliez-vous, NB mai 2016) : sec, concis, parlé, sans fioritures, sans chapitres ni transitions, avec, çà et là, un mot mis en exergue et un penchant pour les atmosphères troubles, les personnages perturbés, ici campés de façon tout à fait réaliste et crédible. Un court roman prenant. (V.A. et M.-N.P.)
Marlène
DJIAN Philippe