Sur une page, le texte – parfois très bref – fait face à une image minimaliste. C’est l’histoire d’un papa épaté de l’être. Le ton est délibérément naïf : Vincent Cuvelier s’émerveille d’être père et le raconte avec ses mots à lui, un langage enfantin mais empreint d’émotion. Le ton est donné pour cet OLNI, objet littéraire non identifié. Père et fils font connaissance, des aplats de couleur vive, simples taches, et les expressions ressortent au trait noir. On spécule sur le nom du bébé – dont on ne saura rien, on invente les berceuses qu’un père chantait à son bébé perché sur son ventre. La filiation est confortée quand on fait une visite au grand-père. Le bébé affiche des sourires ravis, façon smiley, rit aux éclats le soir perché sur un livre ouvert en toit. Quand vient la séparation, il conserve son équilibre amarré à la main de maman comme à celle de papa. Vainqueur des vagues, il est fièrement drapé dans une serviette de plage – simple rectangle rouge, et ses cheveux lui font une couronne impériale. OLNI, oui mais chargé de joie, de tendresse, de fierté dans ce style simple, percutant et plein d’humour propre à l’auteur. À lire à deux. (R.F. et F.E.)
Mon fils
CUVELLIER Vincent, PERRET Delphine