La baie de la rencontre

Georges, sculpteur et chercheur, retourne dans son pays natal, l’Australie, qu’il a quitté très jeune. Comment l’aborder ? L’histoire et la culture des aborigènes ont été étouffées par les convicts et les colons. Et la famille est oubliée. Alors il s’appuie sur un guide original, Charles Alexandre Lesueur, dessinateur de l’expédition française australe, qui a quitté Le Havre au tout début du XIXe siècle. Il a aussi pour point de repère, le temps géologique d’avant l’apparition de l’homme.   Née en Australie, Emmelene Landon( Portrait(s) de George, NB février 2014) a choisi de parler cet immense pays de façon très originale. Comme un peintre, son héros se réapproprie peu à peu son pays par touches différenciées, s’en imprégnant peu à peu, mélangeant allégrement le passé et le présent :  les ères géologiques et leurs fossiles, les découvertes des navigateurs anglais et français, le triste sort des premiers habitants, le comportement brutal des Européens, les rencontres avec les contemporains … Déjà passablement compliqué, le récit est entrecoupé de réflexions personnelles sur sa vie de couple, de digressions sur la mort d’une soeur adorée. Un curieux amalgame qui a malheureusement un effet un peu dissuasif malgré l’intérêt de certains passages. (J.M. et M.-N.P)