MalgrĂ© sa puissance et ses richesses, le roi Moi est seul. TantĂŽt triste, tantĂŽt en colĂšre, il exige toujours davantage: plus de cadeaux, plus de distractions, mais reste dans l’insatisfaction permanente. Par un soir d’hiver, la princesse Na demande asile. Aimable et pleine d’esprit, elle est toujours Ă l’Ă©coute des autres. Mais devant le narcissisme de son hĂŽte qui ne s’intĂ©resse qu’Ă lui-mĂȘme, elle l’abandonne Ă sa solitude. C’est un petit ramoneur qui le dĂ©cille en lui livrant la clĂ© du bonheur.   Ce conte philosophique interroge sur le pouvoir qui s’exerce souvent dans la solitude, sous le regard de courtisans zĂ©lĂ©s, prompts Ă devancer les moindres dĂ©sirs. EnfermĂ© dans un Ă©gocentrisme qui l’Ă©loigne de la rĂ©alitĂ© du quotidien, le monarque finit par comprendre que le bonheur ne rĂ©side pas dans l’accumulation de richesses, mais dans les Ă©changes et le partage – pour faire plaisir. Et comme dans les contes, tout finit bien puisque la mĂ©tamorphose radicale du roi vaniteux fait revenir la princesse. Des tons sourds ardoise et brique illustrent ce texte un peu long et dĂ©monstratif. (M.-C.D.)
Le Roi Moi
CHABAS Jean-François, BAAS Thomas