Pendant les années 1960, la petite Kyung-A vit à Séoul avec son frère, sa soeur et sa mère. Le père, rêveur irresponsable, apparaît de temps en temps, avec des promesses pour un avenir radieux et des projets qui échouent systématiquement. La famille déménage régulièrement dans des logements de plus en plus réduits et dans des quartiers de plus en plus misérables. Premier roman de Mia Yun, journaliste et traductrice coréenne qui vit actuellement aux États-Unis, ce récit est à la fois poétique et réaliste. S’entrelacent les souvenirs de l’invasion japonaise, la guerre de Corée, la vie quotidienne à la ville ou la campagne, les coutumes ancestrales. L’auteur présente avec talent la culture coréenne, le mélange de courants religieux et philosophiques, la survivance des superstitions, l’importance des songes prémonitoires, la croyance à des malédictions permanentes et l’amour de la nature. On s’attache à la description de la vie chaotique de cette famille déclassée qui survit et reste unie grâce à l’amour touchant d’une mère attentive et discrète. Les points forts de cet ouvrage résident dans la découverte d’une Corée souvent mal connue et une écriture précise, enrichie d’images et de métaphores surprenantes. (B.D. et M.S.-A.)
Les Âmes des enfants endormis
YUN Mia