Dans un village, un jeune garçon se remémore les gestes de sa mère, diseuse de bonne aventure, qui a disparu brusquement. Il grandit entre un père menuisier, taiseux et colérique, et une grand-mère attentionnée. Seul et silencieux, il se plaît à fuir, à marcher, à courir dans la montagne ou au bord de la rivière, en quête de son identité. Des faits passés permettent d’éclairer le présent qui demeure cependant énigmatique. Jeanne Benameur (Otages intimes, NB octobre 2015), également écrivain pour la jeunesse, anime aussi des ateliers d’écriture. Elle explore ici le monde de l’enfance avec acuité : ses souffrances et la violence de l’existence. Des descriptions soignées de quelques scènes de jeunesse dévoilent la personnalité du père et de la grand-mère sans lever totalement le mystère. La frontière entre réalité et imaginaire est régulièrement franchie pour nourrir la réflexion sur la vie et la mort. Des chapitres courts et concentrés livrent alternativement les points de vue des trois personnages. On retrouve la riche écriture de la romancière, charmés que nous sommes par les sensations et la nature évoquées avec un vocabulaire choisi, très imagé. Une démarche plus poétique que romanesque qui peut étonner. (J.D. et B.D.)
L’enfant qui
BENAMEUR Jeanne