Petite soeur

« Chère petite soeur… ». Ainsi commence la lettre ouverte d’une aînée à sa cadette. Suit une litanie de reproches : les dessins gribouillés, les bavardages incessants, les disputes, le partage obligé de tout y compris de la varicelle ! En somme, un florilège de scènes de la vie quotidienne, dans leur banalité.   Derrière l’exaspération de celle dont le territoire s’est rétréci, la tendresse irrigue, bien évidemment, le réquisitoire, car le lien fraternel est ici ostensiblement défini comme différent de tout autre, particulièrement de l’amitié : une relation qui tisse indissolublement la vie de l’une à celle de l’autre. Ce point de vue consensuel est soutenu par l’illustration : le trublion à qui s’adresse la lettre est représenté avec indulgence et amusement ; ses méfaits évalués par leur « victime » manquent un peu de piquant et leur mise en image faussement candide n’emporte pas toujours l’adhésion. Un petit album juste pour sourire. (C.B.)