À Garland, Tennessee, des adolescents livrés à eux-mêmes par des parents inexistants ont besoin d’argent. Ils cambriolent une demeure historique, deux garçons vont en prison, la fille subtilise un tableau et s’enfuit à Paris. Là, elle travaille chez une restauratrice d’objets d’art d’une probité douteuse : à voleuse, voleuse et demie, l’employée réussit à dévaliser la patronne. Mais tout se complique dans son esprit lorsqu’elle trahit son amour de jeunesse. Le casse est révélateur d’une société qui s’ennuie dans une petite ville de l’Amérique profonde et d’étudiants déçus par les promesses de l’université. Pour eux, le vol d’objets de valeur, à leurs yeux superflus, n’est que justice sociale. Plus subtil est le portrait de la jeune fille : le poids du passé et le sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa première passion la montrent lucide, contrainte à une vie de mensonge et de duplicité. Autre centre d’intérêt longuement détaillé, celui du métier qu’elle exerce en cavale. Rebecca Scherm le connaît bien puisqu’elle a étudié les Beaux-Arts. Malgré quelques maladresses, la construction est habile, l’écriture claire. (V.M. et B.T.)
Le passé aux trousses
SCHERM Rebecca