Marbre. Le David de Michel-Ange

MISSLIN Sylvie, BENIERO Alice

Dans la carriĂšre rougie par le soleil couchant, Francesco, le marbrier, se rĂ©jouit : un sculpteur annonce sa visite. VoilĂ  qui augure bien ! Pour moi, par contre, c’est le signe du dĂ©part, du dĂ©racinement
. Moi ? Un bloc de douceur tiĂšde aux veines bleutĂ©es ; amoureux de ma terre,  je vais subir les rudesses d’un long voyage, des regards sans amĂ©nitĂ©, des coups et des blessures aussi vains qu’humiliants. Jusqu’à ce que 
.   Qui raconte cette histoire, derriĂšre laquelle se lit, en filigrane, une page emblĂ©matique de l’oeuvre de Michel-Ange ? Le marbre lui-mĂȘme, sensuel et sensible. Il fait vivre son aventure, la rencontre du MaĂźtre, visionnaire et amoureux de la pierre autant que de son art, qui permet Ă  celle-ci de donner le meilleur d’elle-mĂȘme : le David qu’elle portait, en attente d’ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©. L’artiste est ainsi accoucheur de la BeautĂ© ! Le texte, tout en nuances, joue de la personnification du matĂ©riau pour exprimer la complexitĂ© des Ă©motions qui accompagnent la crĂ©ation. L’illustration, trĂšs sobre de lignes comme de couleurs, ponctue le rĂ©cit d’images rĂ©alistes, sans en rĂ©duire le sens au seul anecdotique.  (C.B.)