SI les pommes avaient des dents

Si les pommes … Si les serpents … Si les pastèques … Si les tortues…  Si les chatouilles… Avec des Si, on referait le monde.  Vingt-cinq hypothèses saugrenues se succèdent, sans lien, comme jaillies de l’imagination d’un ou de plusieurs locuteurs hors champ, dans une joyeuse surenchère. Il suffit de poursuivre sur le mode déductif ; la logique imperturbable de l’énoncé construit les deux lignes d’un non-sense à l’anglo-saxonne, surprenant, absurde ou simplement amusant dont la seule cohérence tient dans un jeu de rimes ou d’assonances :  » Si les tortues étaient des poules, elles auraient l’air beaucoup moins cool ». Pour qui aime les délires gratuits, c’est réjouissant. D’autant plus que la qualité graphique des illustrations, entre caricature et surréalisme, proche aussi de l’univers de Tomi Ungerer, accentue le caractère insolite de la proposition.  Cet album paru aux États-Unis en 1960 n’a pas vieilli et bénéficie, pour le texte, d’une traduction qui en restitue la saveur. (C.B.)