Indocile

BICHET Yves

Septembre 1961, hĂŽpital militaire Desgenettes. ÉlectrocutĂ© lors d’une opĂ©ration dans le Kouif, Ă  la frontiĂšre algĂ©ro-tunisienne, Julien est dans un coma vĂ©gĂ©tatif. ThĂ©o, son copain d’enfance, et sa mĂšre Marianne se rencontrent Ă  son chevet. Sur le point d’ĂȘtre appelĂ©, ThĂ©o tombe amoureux de Mila, insaisissable adolescente, mais finit dans les bras de Marianne avec laquelle il a une liaison passionnĂ©e. Il dĂ©serte, part en cavale, retrouve Mila, est reconnu objecteur de conscience. Julien a Ă©tĂ© dĂ©branchĂ© et Marianne a portĂ© plainte
   Yves Bichet (L’étĂ© contraire, NB octobre 2015) fait le rĂ©cit d’une fuite sans fin, mais ce texte manque de cohĂ©sion, d’épine dorsale dans l’action. Les personnages, en perpĂ©tuel besoin d’évasion du rĂ©el, pris dans une sorte de tourbillon poĂ©tique au propre et au figurĂ©, Ă©chappent Ă  leur destin qui les rattrapera pourtant. Sur un rythme de plus en plus rapide, les aventures des hĂ©ros se bousculent jusqu’à l’absurde, dans des paysages et des lieux particuliers et attachants Ă  la fois. Cependant l’écriture appliquĂ©e n’apporte pas d’épaisseur au rĂ©cit et s’appuie sur un Ă©rotisme inutile. La problĂ©matique de la guerre coloniale, le terrorisme, les porteurs de valises, les manifestations de la presse paraissent artificiels et flous. (M.Bi. et B.T.)