C’était il y a sept ans à Haïti. La grande secousse, le « glouton gougougoudou » a laissé Bernard complètement « désaccordé ». Amore, sa petite fée napolitaine, sa belle tigresse de frangipane, qui travaillait déjà comme bénévole dans une ONG, arrive à le convaincre d’aller avec elle à Rome, histoire de se reconstruire. À bord d’un avion de la compagnie « Ici-Bas Airlines », Bernard décolle. Voilà le premier roman de James Noël, Haïtien plus connu comme poète. Roman, vraiment ? Surtout un kaléidoscope d’émotions pour tenter de transformer le désespoir en espoir. Autant de réflexions, autant de sketches, souvent très courts, pour évoquer le séisme, l’arrivée du choléra dans un pays cassé en proie aux trafiquants, aux voleurs, aux ONG qui, au passage, se font sérieusement égratigner… L’auteur a un vrai talent pour insuffler de la magie à l’horreur. Pourtant la gouaille caraïbe n’est pas loin. En haïtien, belle merveille veut dire extraordinaire. On peut aller loin avec ce mot-là ! Un lecteur européen, surtout s’il ne connaît pas l’île, aura peut-être un peu de mal à apprécier comme il le faudrait ce court roman, très sensible et poétique. (C.-M.T. et S.L.)
Belle merveille
NOËL James