Tout semble déferler sur les frêles épaules d’Erica. À cinquante ans, elle s’angoisse jour et nuit : son maigre salaire lui permet à peine d’entretenir sa maison, depuis que son mari est mort d’une tumeur au cerveau. Comme son père tyrannique refuse de rester en centre de rééducation, elle l’installe chez elle. Son fils de vingt-trois ans, qui ne donne aucune nouvelle, mène une vie de bohème et de dérive au Texas. Après des mois de silence, il revient pourtant à Brooklyn, fauché, alcoolique, dépressif… William Boyle brosse le portrait d’une mère, prête à batailler tant qu’il lui restera des forces pour faire revenir son fils unique à la maison, à la raison et à la joie de vivre. Ses maladresses face à lui et son sens du sacrifice peuvent toucher, et les personnages ne manquent ni de vie ni de présence, grâce à la vitalité des dialogues. Cependant, bien que l’écriture soit fluide et certains personnages attachants, l’histoire de cette mère qui accumule les difficultés et déconvenues, et de ce fils qui semble créer les problèmes sans modération, finit par lasser. Chronique désolante d’une famille où Tout est brisé et l’espoir très mince. (P.H. et M.-C.A.)
Tout est brisé
BOYLE William