Chine, XVIIIe siècle. Quianlong, empereur vénéré comme un dieu et grand amateur d’automates, fait venir dans la Cité interdite Alister Cox, célèbre horloger britannique. Il souhaite, tout d’abord, des horloges pour tous les moments de la vie, le temps léger de l’enfance, celui inquiétant de la mort… Ne connaissant pas de limite et se considérant comme l’unique maître du temps, Quianlong commande enfin à son hôte une machine au mouvement perpétuel. Cette course impossible vers l’éternité réveille peurs et jalousies. Célèbre écrivain autrichien, lauréat de nombreux prix, Christoph Ransmayr (Atlas d’un homme inquiet, NB juillet-août 2015) propose une réflexion séduisante sur le temps, sur la perception de sa durée, tantôt suspendue tantôt fuyante. L’auteur transforme l’écriture en peinture tant la Chine est d’une beauté ensorcelante à travers ses couleurs, ses parfums, ses costumes… Prenant appui sur cet environnement, mêlant ambition démesurée de l’empereur et péripéties personnelles et tristes de l’horloger de génie, il fait partager une méditation sur le temps et l’illusion d’une victoire alors que, dans ce combat permanent, l’homme – même « le Fils du ciel » – est toujours perdant. (L.D. et M.Bo.)
Cox ou la course du temps
RANSMAYR Christoph