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Marion Vernoux est cinéaste. À cinquante ans, elle fait un bilan peu brillant de son existence : une dizaine de films qui n’ont eu qu’un succès mitigé, un mariage rompu après la naissance d’un troisième enfant, la disparition de ses parents, eux-mêmes séparés lorsqu’elle n’avait que six ans. Pour ne pas sombrer dans la dépression elle commence à écrire ses mémoires, selon un plan original : les photos des meubles qui l’ont suivie dans ses différents lieux de vie sont source pour elle d’une multitude de souvenirs…  Si la méthode de rédaction semble rigoureuse, le résultat est totalement décousu. À chaque chapitre son ameublement, décrit à la manière d’un objet transitionnel, qui rappelle à l’auteur plusieurs époques d’une vie chaotique. On passe allègrement de son enfance à sa vie de couple, puis à sa jeunesse dissipée, à son travail de cinéaste, à ses amis, aux soirées très arrosées, pour revenir aux parcours de sa mère et de son père, et à l’histoire de sa grand-mère déportée, sans aucun ordre. Dans ce pittoresque pèle-mêle transparaît la personnalité de Marion Vernoux, son énergie, sa sincérité, sa clairvoyance à constater ses insuffisances. Un livre sympathique, qui n’a toutefois qu’un intérêt limité. (E.L. et F.La.)