Montagne claire, montagne obscure

1976, dans les Alpes japonaises. Un jeune garçon est retrouvé errant près de la voiture où ses parents sont morts, intoxiqués au monoxyde de carbone. Non loin de là, un cantonnier pris de folie a massacré un randonneur. En 1989, il s’accuse également du meurtre d’un alpiniste dont on a retrouvé le squelette lors d’un glissement de terrain. Le fils du couple suicidé, interné pour troubles psychotiques, est impliqué dans plusieurs cambriolages. Au moment de sa sortie de prison en 1992, des crimes à la chaîne touchent les anciens membres d’un club d’escalade.  La romancière Kaoru Takamura a reçu un prix littéraire majeur avec cet ouvrage publié en 1993 au Japon. Elle nous plonge dans le quotidien parfois fastidieux d’une enquête aux multiples ramifications. Dès le début, le lecteur possède des clés que les détectives ignorent, le récit alternant entre le déroulement des procédures policières et la progression des troubles et du désordre émotionnel chez un jeune psychopathe. Malgré quelques longueurs inhérentes à la construction, l’ambiguïté des statuts de victime et d’agresseur sont efficacement illustrés par la dramatique « histoire de la montagne » qui est au coeur de l’intrigue malgré quelques longueurs inhérentes à la construction. (T.R. et A.Be.)