Mirror

Des informaticiens de la Silicon Valley ont mis au point une nouvelle technologie de communication déjà vendue à plus de cent millions d’exemplaires dans le monde : le Mirror. Grâce à cet outil, Andy, autiste, trouve une petite amie, et Jack, dealer, se sort d’une mauvaise passe et voit la fortune lui sourire. Lukas crée un fan club des « amis » du Mirror. Tout va de succès en succès jusqu’au jour où une journaliste enquête sur les dysfonctionnements et les manipulations de ce réseau neuronal artificiel.   Dans ce livre – à la fois thriller technologique et roman de proche anticipation au suspense très réussi – Karl Olsberg (Das System, NB avril 2009), qui domine parfaitement son sujet, laisse entrevoir le destin possible de l’humanité devenue esclave du « Big Data ». L’intelligence artificielle permettrait de transmettre et façonner sentiments et émotions. Le danger résiderait moins dans l’utilisation permanente de terminaux que dans la toute-puissance des réseaux, construits comme les neurones humains, qui préféreront l’uniformisation globale à l’intérêt personnel de chacun. Les personnages incarnent avec justesse les différentes réactions humaines à cet esclavage consenti. Le romancier allemand invite à une prise de conscience et une révolte salutaires. (L.D. et A.Le.)