Le bébé géant

De ce ventre énorme est sorti un bébé gigantesque, bien plus grand que les adultes qui l’entourent. Et comme il est grand, pas question de se laisser bercer ou de boire au biberon, il lui faut du solide. Il est costaud aussi : il déracine un arbre pour s’en faire un éventail, abîme les instruments de musique dont il essaie de se servir. Puisqu’il est grand, il part explorer le monde ; ses éternuements sont des ouragans et quand il saute dans l’océan, il provoque une tempête. Mais quand il tombe allongé dans l’eau, est-il encore un géant ?  Sans doute une allégorie de l’enfant qui grandit et veut tout faire tout seul, ce livre rappellera aux lecteurs audacieux que des parents sont encore utiles en cas de problème ! Le dessin situe l’aventure en Afrique (réminiscence de Kirikou?) sans s’attacher à un quelconque réalisme ; les décors sont mi-finis, mi-esquissés, parfois enfantins (le soleil au crayon orange!) parfois soignés (la branche de figuier). Les couleurs restent proches de la terre – marron, ocre, kaki. Naïf, spontané et aventureux, le bébé géant met du bazar dans le monde des adultes. Dommage que le récit manque de cohérence interne et d’une bonne chute. (M.D.)